«Des conclusions hâtives » (Le Télégramme 100811)

Publié le par Vincent Jégou

 

Les agriculteurs dénoncent «l'interprétation», par deux «pseudo-militants écologistes», des analyses effectuées sur les sangliers

 autopsiés, morts dans la baie du Gouessant. «Pourquoi tant de haine? », interroge Olivier Allain, le président de la Chambre d'Agriculture 22, qui parle de «conclusions pour le moins personnelles» des accusateurs. «Pour les deux hommes, les pollutions par les marées vertes et les marées bleues (cyanobactéries) ont la même origine: l'intensification des élevages, s'insurge Olivier Allain. Dans les deux cas, la responsabilité des services de l'Etat et de beaucoup d'élus est engagée, tant ils ont contribué à cette intensification». De son côté, le syndicat agricole Coordination Rurale évoque «un procès d'intention simpliste et inadmissible».

 

«On enrage»

Les agriculteurs vivent mal ces attaques «incessantes et gratuites». Olivier Allain s'explique. «On enrage de faire croire au plus

profond de notre société que les agriculteurs ne seraient que des productivistes ignares des questions environnementales. On

enrage d'être pris pour les uniques cibles des causes de la prolifération des marées vertes. On enrage de lire que des stations

d'épuration débordent et que, par voie de conséquence, des plages sont fermées, sans faire un lien entre pollutions urbaines et

algues vertes. On enrage de voir occulter les rejets domestiques de tout un chacun, de chaque concitoyen pris individuellement qui,

ayant ainsi l'âme en paix, ne se prive pas de critiques faciles... ».

 

Partager les responsabilités

Sans rejeter la part de responsabilité de la profession, le responsable agricole souligne que la pollution de l'eau et le développement des algues vertes sont l'affaire de tous, y compris des collectivités territoriales. «Le manque de financement de ces dernières ne leur permet pas d'investir dans des mises aux normes nécessaires face à l'augmentation de la population», indique-t-il.

Et de rappeler que l'agriculture a investi plus d'un milliard d'euros ces dernières années pour lutter contre la pollution (mise aux

normes des exploitations, stations de traitement du lisier...).

De son côté, la Coordination Rurale Bretagne refuse de plaider

coupable. «Les fondamentalistes écologistes accusent les nitrates d'origine agricole, souligne le syndicat. En réalité, ce sont les phosphates, surtout présents dans les lessives, qui sont largement responsables de la prolifération des algues vertes. Ceux-ci sont rejetés en grande quantité dans nos baies puisque les stations d'épuration sont très rarement équipées pour les éliminer». Le

syndicat appelle le ministre de l'Environnement et le préfet de la Région Bretagne à «faire cesser ce dénigrement des agriculteurs».

 

  

 

  

 

 

 

 

Source : Le Télégramme

 

 

 

 

 

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