"Reprise d'Entremont : Sodiaal seul en piste" - OF 23-12-2009

Publié le par Vincent Jégou

Le groupe coopératif a toutes les chances de prendre le contrôle du numéro un de l'emmental.L'offre de Lactalis a été écartée.
Quelles conditions financières ? Les négociations se poursuivent. « Après avoir été saisi de deux offres de Lactalis et de Sodiaal, le conseil d'administration d'Unifem (la holding propriétaire d'Entremont) a décidé à l'unanimité de poursuivre les négociations avec le groupe Sodiaal uniquement », indiquait, hier, un communiqué commun d'Entremont Alliance et de Sodiaal. Les actionnaires, la CNP (Compagnie Nationale à Portefeuille) du financier Albert Frère et la coopérative Unicopa considèrent « que seule l'offre faite par le groupe Sodiaal était recevable par l'ensemble des parties prenantes ».
Sodiaal avait arraché, l'été dernier, une négociation exclusive avec Entremont pour la reprise du numéro un de l'emmental. Ce dossier était suivi de près par le ministère de l'Agriculture. Il y voyait la possibilité de restructurer une partie de la filière laitière française autour d'un grand pôle coopératif.
Le géant privé Lactalis avait réussi à revenir dans la course, en vain semble-til. Pas facile en effet de reprendre Entremont, plombé par 360 millions d'euros de dettes et 60 millions d'euros de pertes en 2008. Touché par la crise laitière, le groupe a perdu 40 000 tonnes d'emmental sur un fonds de commerce de 140 000 tonnes. Il a pu néanmoins limiter ses pertes en 2009. Les négociations avec les banques sont loin d'être terminées. Dans le cadre de la reprise, elles devront « s'asseoir » sur plusieurs dizaines de millions d'euros. Numéro 4 européen du lait.
Si le mariage est scellé, début 2010, Sodiaal imbriquera les deux pièces du puzzle laitier français avec les 5 000 producteurs bretons Entremont à l'Ouest et ses 9 100 producteurs au Nord, au centre et à l'Est. En ajoutant les 3 milliards de litres de sa collecte aux 2 milliards de litres d'Entremont, le groupe rejoindra « la champion's league » européenne du lait et se classera à la quatrième place derrière Friesland (Pays-Bas), Lactalis (France), Arla Food (Danemark). Sodiaal a fixé le coût de la restructuration à 50 millions d'euros. Le groupe souhaitait la financer par le biais d'une participation des éleveurs de 3,80 € par 1 000 litres de lait. Ce qui avait déclenché un tollé dans leurs rangs. Sodiaal doit améliorer son offre. Relatif soulagement, en revanche, dans les rangs des 1 200 salariés bretons d'Entremont. Ils craignaient des plans sociaux plus lourds avec Lactalis. Sodiaal et Unifem vont rouvrir leurs négociations sous l'égide du Ciri, le Comité Interministériel aux Restructurations Industrielles.
 Jean-Paul LOUÉDOC.
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